Zum Augenblick dürft’ ich sagen : Verweile doch, du bist so schön !


« Zum Augenblick dürft’ ich sagen : 
Verweile doch, du bist so schön ! »

« À l’instant qui passe, je pourrais dire alors : 
Arrête-toi, tu es si beau ! »

Gœthe, Le Second Faust (Écrit entre 1825 et 1831)

Réplique de Faust à Méphistophélès
(vers 11 581 et 11 582), pages 241 et 242.


FAUST – DEUXIÈME PARTIE (Le « second Faust »)
DER TRAGÖDIE ZWEITER TEIL IN FÜNF AKTEN

ACTE V
FUENFTEN ACT


traduction de Henri Lichtenberger, volume II, édition bilingue, Aubier Montaigne,  «réimpression photomécanique, les procédés Dorel, Paris»


Nous alors à la fin de la tragédie, tout s’est accompli… 

Mais y a-t-il eu une histoire ? Méphistophélès le conteste :

« “C’est fini !” Qu’est-ce à dire ? C’est tout comme si rien n’avait jamais été,

Et pourtant cela se meut en cercle, comme si cela était. J’aimerais mieux le vide éternel. »

(vers 11 603 à 11 606, juste avant la « mise au tombeau »)

Si on peut lire, parfois, que, « au début était le verbe » chez Faust, au prologue, au commencement, étaient ces vers :


Mephistopheles. 

[…] 

Nicht irdisch ist des Toren Trank noch Speise.
Ihn treibt die Gärung in die Ferne,
Er ist sich seiner Tollheit halb bewusst ;
Vom Himmel fordert er die schönsten Sterne
Und von der Erde jede höchste Lust,
Und alle Näh’ und alle Ferne
Befriedigt nicht die tiefbewegte Brust.

Mephistopheles. 

L’insensé! il ne boit ni ne mange rien de terrestre.
Sa tête qui fermente le pousse au loin,
Lui-même est à demi conscient de sa folie ;
Au ciel il réclame les plus belles étoiles,
À la terre les suprêmes jouissances.
Nul objet, proche ou lointain,
N’apaise ce cœur tumultueux.

(vers 301 à 307 ; Méphistphélès parle au Seigneur)