la rue se tord privée de langue, sans rien pour crier ni parler

« Pendant qu’on fait bouillir, raclant les rimes
quelque brouet d’amour et de rossignols,
la rue se tord privée de langue,
sans rien pour crier ni parler. »

« Nos muscles et nos nerfs sont plus sûrs que nos prières.
Allons-nous implorer les grâces du temps ?
Nous —
chacun de nous —
dans ses cinq doigts
tient les courroies de transmission du monde ! »

Vladimir Maïakovski 

Le nuage en pantalon 

Paru en russe en 1914 

Traduit par Charles Dobzynski 

p. 53 de l’édition Le temps des cerises