De Paris à Varennes

Varennes

Dans une ville comme Paris, au milieu d’une population comme la population parisienne, aucun événement, si important qu’il soit, ne laisse sa trace. C’est qu’il en est des événements qui se passent à Paris, comme des flots de la mer : les uns chassent les autres. Mais, dans une petite ville de province, comme Clermont, comme Sainte-Menehould, comme Varennes, il n’en est point ainsi – comme Varennes surtout. 

(page 149)

[…] 

la fuite à Varennes est le fait le plus considérable de la Révolution française, et même de l’histoire de France. C’est le point culminant de la royauté : elle a mis sept cent quatre ans à monter jusqu’à Varennes, elle ne met que dix-neuf mois à descendre de Varennes à la place de la Révolution ; en mettant le pied sur la première marche de l’escalier de l’épicier Sauce, l’infortuné Louis XVI mettait le pied sur le premier degré de son échafaud. 

(page 9)

[…] 

Ainsi, cette grande question sociale qui se débattait depuis sept cents ans : “Y a-t-il, en France, une autorité supérieure à celle du roi ?” allait se trouver tranchée dans la cuisine de l’auberge d’une petite ville perdue sur la lisière des bois de l’Argonne. 

(page 120)

Alexandre Dumas 
La route de Varennes 
Éditions Mille et une nuits 
Postface d’André Bellon 

Achevé d’imprimer en août 2005, par Liber Duplex (Barcelone, Espagne)

« La présente édition a été établie d’après : « La Route de Varennes”, in Alexandre Dumas illustré, volume XVIII, illustrations de De La Charlerie, Janet-Jange et Sorieul, A. Le Vasseur et Cie, éditeurs, [s.d.] 
La ponctuation a été modernisée.