
une quantité physique appelée « entropie », qui mesure le degré de désordre d’un système. On vérifie tous les jours que le désordre a tendance à augmenter si l’on abandonne les choses à elles-mêmes. (Il n’y a qu’à s’arrêter de faire des réparations chez soi pour s’en apercevoir !) On peut créer de l’ordre à partir du désordre (on pourra, par exemple, repeindre les murs), mais cela demande une dépense d’effort et d’énergie, ce qui diminue la quantité d’énergie ordonnée disponible.
Une formulation précise de cette notion est connue comme le second principe de la Thermodynamique : l’entropie d’un système isolé sera toujours en augmentation, et lorsque deux systèmes sont réunis, l’entropie du système combiné est supérieure à la somme des entropies des systèmes individuels.
p. 131.
Stephen Hawking
Une brève histoire du temps
Du big bang aux trous noirs
Titre original :
A Brief History of Time
Traduit de l’anglais par Isabelle Naddeo-Souriau
Nouvelle Bibliothèque Scientifique
Flammarion
1989
L’explication généralement donnée pour comprendre pourquoi nous ne voyons pas les tasses brisées se recoller sur le plancher et bondir pour retourner sur la table est que cela est interdit par le second principe de la Thermodynamique. Celui-ci pose que dans tout système clos, le désordre, ou l’entropie, croît toujours avec le temps. C’est, formulée autrement, la loi de Murphy qui veut que la tartine de beurre tombe toujours du mauvais côté ! Une tasse intacte sur une table est en état élevé d’ordre, mais une tasse brisée sur le plancher est en désordre. On peut passer aisément de la tasse sur la table dans le passé à la tasse brisée sur le plancher dans le futur, mais on ne fera jamais l’inverse.
L’accroissement du désordre, ou entropie, avec le temps est un exemple de ce qu’on appelle la « flèche du temps », indiquant une direction au temps. Il y a au moins trois flèches du temps différentes. D’abord il y a la « flèche thermodynamique » du temps, la direction du temps dans laquelle le désordre ou l’entropie croît. Ensuite, il y a la « flèche psychologique ». C’est la direction selon laquelle nous sentons le temps passer, dans laquelle nous nous souvenons du passé mais pas du futur. Enfin, il y a la « flèche cosmologique », direction du temps dans laquelle l’univers se dilate au lieu de se contracter.
[…] »
p. 182
Dans les « Remerciements » de l’auteur :
« Un grand nombre de gens, qui ont eu connaissance des versions préliminaires, m’ont fait des suggestions pour améliorer ce livre. En particulier, Peter Guzzardi, mon éditeur de Bantam Books, m’a envoyé des pages et des pages de commentaires et de questions concernant tout ce qu’il croyait que je n’avais pas expliqué proprement. J’étais plutôt irrité, je dois l’admettre, quand j’ai reçu la grande liste de changements qu’il proposait, mais il avait tout à fait raison. Je suis persuadé que le livre a bénéficié de son insistance à ce que je revoie les choses de plus près. »
Stephen Hawking
20 octobre 1987