rien [n’est] plus difficile que de rendre heureux un homme qui se sent fautif

Le Lys dans la vallée

Quoique rien ne soit plus difficile que de rendre heureux un homme qui se sent fautif, la comtesse tenta cette entreprise digne d’un ange.


Honoré de Balzac
Le Lys dans la vallée
P. 1011 de l’édition de la Comédie humaine dans le bibliothèque de la Pléiade (Tome IX).

En un jour, elle devint stoïque. Après être descendue dans l’abîme d’où elle put encore voir le ciel, elle se voua, pour un seul homme, à la mission qu’embrasse la sœur de charité pour tous; et afin de le réconcilier avec lui-même, elle lui pardonna ce qu’il ne se pardonnait pas. Le comte devint avare, elle accepta les privations imposées; il avait la crainte d’être trompé, comme tous ceux qui n’ont connu la vie du monde que pour en rapporter des répugnances, elle resta dans la solitude et se plia sans murmure à ses défiances; elle employa les ruses de la femme à lui faire vouloir ce qui était bien, il se croyait ainsi des idées et goûtait chez lui les plaisirs de la supériorité qu’il n’aurait eue nulle part.