Il faut faire ce qu’il faut avec la police, il faut lui donner de la gnôle

1968

Dans ses Mémoires, Maurice Grimaud rapporte une discussion à laquelle il a assisté le dimanche 19 mai [1968] à l’Élysée entre le général de Gaulle et le ministre de l’Intérieur Christian Fouchet :

— Mon Général, il faut que vous sachiez que les forces de l’ordre sont traumatisées.

— Mais Fouchet, « traumatisées », qu’est-ce que ça veut dire ? Eh bien, Fouchet, il faut faire ce qu’il faut avec la police, il faut lui donner de la gnôle ! Comme on le fait toujours pour les combattants des tranchées.

La « gnôle », remontant ou rétribution, est censée satisfaire les revendications policières.

Ludivine Bantigny

1968
De grands soirs en petits matins

Paris, Seuil, 2018, p. 179.

Une note de l’autrice donne la source : Maurice Grimaud, En mai fais ce qu’il te plait, Paris, Stock, 1977, p. 210.