Rue Saint Benoît, une librairie aléatoire

Rue Saint Benoît, avril 2009

Dans la vitrine, un jour, un carré rouge retient le regard de qui passe par là, dans la rue Saint Benoît.

Un coup de dés jamais n’abolira le hasard

Alors on entre car on cherchait depuis longtemps ce livre improbable que Mallarmé n’eut pas le temps de contempler des ses yeux vivants tel qu’il l’avait conçu. Mais on apprend vite que le prix demandé pour l’ouvrage le met hors de sa portée.

Après l’avoir feuilleté cependant, on sait pour de vrai que le hasard n’a en effet pas été aboli mais que sa recherche intense, continue, finit par la rencontre de ces vingt-quatre pages où sont frappés les trois coups du destin.

Pourtant, cette librairie qui se tenait à l’équilibre entre le nécessaire et le contingent finit, un autre jour, par subir les lois conjuguées des commerces du livre et de l’immobilier. Ou d’autres lois encore. Tant de causes et tant d’effets se coalisent pour fabriquer des destinées infinies. Et pour les clore. Alors la librairie disparut et le restaurant voisin, le Petit Saint Benoît, s’agrandit.

janvier 1948 – avril 2009 – mars 2019 – juillet 2022