Marina Vlady parle un peu d’elle-même

Dans un portrait publié par Le Monde le 16 janvier 2005, Marina Vlady parle de son livre, 24 images/seconde.


Elle parle aussi d’elle-même, à qui son père, baryton russe installé en France en 1915, a appris à se battre pour « la liberté, l’égalité et la fraternité » et à « combattre pour les faibles, dans l’interdiction d’humilier les gens ».

Au journaliste qui lui dit qu’à une époque, elle a été perçue comme « une allumeuse, à la fois froide, pimbêche et garce » elle répond : c’est « le contraire de moi, qui ressemble plutôt à la Madame de Parabère de Que la fête commence, de Bertrand Tavernier – merci à lui ! –, qu’à ce rôle qui, lorsque je suis rentrée en France, m’a collé à la peau : La Princesse de Clèves« . 

« Lorsque sort Et Dieu créa la femme, je suis ravie pour Vadim, vieux copain de la famille. Je constate qu’il a regardé de très près ma prestation dans Les salauds vont en enfer, de Robert Hossein [le premier mari de Marina Vlady] et dans La Sorcière. Bardot, que j’ai connue petite brunette, a soudain des airs de blonde cheveux au vent, non maquillée, le corps libre et provocant, qui me rappelle quelqu’un ». 

Au cours de sa carrière, à la faveur d’ « incursions plus ou moins heureuses dans le cinéma d’auteur, préférant le risque au train-train du rôle ressassé à l’infini », elle a connu Godard, Scola, Ferreri et bien d’autre. Mais « jamais je n’ai retrouvé une telle délicatesse, une aussi vive tendresse pour sa troupe que chez ce géant à la voix tonnante », dit-elle d’Orson Welles avec qui elle a tourné dans Falstaff.


janvier 1948 – juin 2004 – août 2019 – mars 2023