47 rue Raynouard, Balzac chez lui

Patience… Un monde vous attend mais une porte doit être franchie.


Vous entrez et vous pouvez commencer votre divagation mentale en commençant par une descente au jardin et la contemplation d’un pavillon de campagne en plein Paris.

Dans une partie de cette maison, Balzac a vécu de 1840 à 1847.



Si vous tournez la tête, vous vous demandez pourquoi l’immeuble Perret vous observe si calmement, de sa face presqu’aveugle. Vous vous rappelez que Auguste Perret « a dès 1903 conféré au béton de ciment armé la noblesse des matériaux antiques », selon une plaque apposée dans la rue Raynouard. Lui et ses frères Gustave et Claude, aventuriers de l’industrie et de l’architecture qui auraient bien pu participer à la Comédie humaine

Surplombant, l’immeuble où a vécu Auguste Perret veille et témoigne de ce que les ressorts de l’Histoire, des affaires et des constructions humaines sont toujours aussi actifs. 

Le promoteur infatigable tente de se rappeler au souvenir du constructeur d’autres édifices, imaginaires. Mais les édifices de Balzac ont finalement une autre solidité que les murs de Perret, que le temps désagrège.



Comment les responsables de la maison-musée de Balzac ont-ils recueilli et mis en scène les objets qu’ils exposent ? Toujours est-il que, pour le lecteur de l’œuvre, les orages secrets et longs des nuits de l’écrivain animent encore l’espace de ce temple paisible.

Balzac échappait paraît-il à ses créanciers en passant par une seconde porte, celle qui donnait dans la rue Berton. 

Aussi possible que soit cette histoire répétée et sans doute vraie, une autre n’est-elle pas imaginable ? Ne fuyait-il pas, parfois, autre chose ? 


Et pourquoi cette sortie de théâtre ne serait-elle pas une entrée ? N’est-ce pas dans cette maison calme qu’a été écrite Une ténébreuse affaire ?


Cependant, cette rue Berton, de jour comme de nuit, offre elle aussi bien des mystères à qui s’y aventure. Elle sépare ou unit, comme vous voudrez, la maison de Balzac et l’hôtel de Lamballe. Cet hôtel abrite aujourd’hui l’ambassade de Turquie, ce qui explique la présence de nombreuses caméras de surveillance. Il a surtout été la maison de santé du docteur Blanche, celui qui a soigné Gérard de Nerval mais lorsqu’il exerçait dans sa clinique de Montmartre. 

Balzac n’a donc pas pu traverser la rue Berton pour rendre visite à Nerval. S’ils se rencontrent, c’est qu’aujourd’hui, au Père Lachaise, où leurs deux tombes, face à face, contrastent spectaculairement.


Balzac s’intéresse aux portes

« Cette couverture, tordue par les intempéries du climat parisien, s’avançait de trois pieds sur la rue, autant pour garantir des eaux pluviales le seuil de la porte, que pour abriter le mur d’un grenier et sa lucarne sans appui. »

La Maison du chat qui pelote