Faust.
Werd’ zum Augenblicke sagen :
Verweile doch ! du bist so schön !
Dann magst du mich in Fesseln schlagen,
Dann will ich gern zu Grunde gehn !
Dann mag die Totenglocke schallen,
Dann bist du deines Dienstes frei,
Die Uhr mag stehn, der Zeiger fallen,
Es zei die Zeit für mich vorbei !
Si je dis à l’instant qui passe :
Attarde-toi, tu es si beau !
Alors tu peux me charger de chaînes,
Alors je consens volontiers à périr !
Alors peut sonner le glas funèbre,
Alors tu seras quitte de ton service,
Que l’horloge s’arrête, que l’aiguille tombe,
Que le temps, pour moi, soit révolu !
Gœthe, Faust
Réplique de Faust à Méphistophélès
(vers 1 699 à 1 706),
pages 55 et 56.
FAUST
EINE TRAGÖDIE
traduction de Henri Lichtenberger,
volume I, édition bilingue, Aubier Montaigne,
(Date de parution originale : 1808)
La traduction de Gérard de Nerval est en prose.
Si je dis à l’instant : “ Reste donc ! tu me plais tant ! ” alors, tu peux m’entourer de liens ! alors, je consens à m’anéantir ! alors, la cloche des morts peut résonner ! alors tu es libre de ton service… Que l’heure sonne, que l’aiguille tombe, que le temps n’existe plus pour moi !