
« En 1786, l’horloger Rousseau, qui tenait boutique au numéro 95 de la galerie de Beaujolais, au cœur de Paris, indiquait le vrai midi aux passants, par jours de beau temps, à l’aide d’un petit canon, qu’une lentille, orientée de façon à provoquer l’allumage d’un mèche, faisait détonner au moment où le soleil parvenait à son zénith. »
(Francesco Maiello, Histoire du calendrier – de la liturgie à l’agenda, Seuil, 1996, p. 18)
Ici, où l’on chanta la Carmagnole, Vive le son du canon !, siègent désormais le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’État et même le ministère de la Culture. Les gardiens de l’ordre au charme discret et protégé, aux noms à capitales sinon à particules, veillent sur le canon qui ne s’entend plus.
Les boutiques des galeries abritent un luxe souvent vain. Les tilleuls apaisent les promeneurs. Pourtant Paris est toujours là et le poids de son histoire s’exerce toujours sur les consciences qui s’aventurent ici, à la recherche d’un XVIIIe siècle lumineux.
Autres temps, autres mœurs.