
Je sais où vont tous ces taxis. Ils s’arrêtent devant ma porte et le martèlement assourdi mais sec de leur moteur diesel me réveille bien que je ne dorme pas.
Le chauffeur attend en me regardant et une femme finit par sortir en passant sous moi sans soupçonner mon regard affectueux. Je ne la connais pas mais je la devine belle sous son ample manteau. Sans un regard en arrière, Monique s’installe et donne le signal du départ.
Danièle retourne chez elle après une nuit d’amour.
Michèle part pour la bibliothèque Sainte-Geneviève où l’attend son étude stérile. Sa tristesse ralentit la course plus que la pluie.
Véronique prend son temps et savoure à l’avance, en regardant sans y penser la nuque du chauffeur, le rituel qui va s’accomplir pour elle à l’embarquement, quand l’avion l’attendra, comme cette voiture l’a fait.
Centre de son propre monde, Henriane voit les rues s’animer autour d’elle pour lui montrer que son voyage a commencé.
Évelyne les ignore alors qu’elles disparaissent derrière elle.
Marie-Noëlle pleure.
Marianne se demande si ses yeux bleus…